CHRONIQUES

6 mois aux chiottes #1

A.S.T.R.O. The Shaped Lines CD Première fois que j’écoute A.S.T.R.O. Flo Cité De Chenilles m’en avait dit que du bien (des types comme de la musique). L’intro est longue et met en confiance. Point fort du groupe : le jeu de guitare. Chaque chanson charrie son lot de clichés et de moments géniaux, de riffs pointant le bout de leur nez au moment où l’on s’y attend le moins. En ce sens, je tendrai à rapprocher le quintet des BARON noIR (même habileté à surprendre sur des terrains relativement balisés). Le chant et la trib’ sont parfois limites (sous mixé pour l’un, approximative pour l’autre), mais l’ensemble transpire assez la passion pour que l’on passe outre ces petites défauts. Pochette absolument affreuse. Pas de textes (étonnant). Bon groupe, bon label, j’ai hâte de les croiser à un concert
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Noisy Town

L’habit ne fait pas le moine, les pochettes non plus. Avec un artwork aussi coloré et enfantin on peut éventuellement s’attendre à quelque chose de plus ou moins gentil genre pop, rock ou indie. Mais j’avais oublié que le CD vient de la Cité de Chenilles et que ce label DIY ne fait pas vraiment dans la dentelle. The shaped lines débute pourtant sur une intro assez screamo à la limite de l’emo mais c’est après que ça se corse. A.S.T.R.O. change méchamment de registre, laisse tomber la mèche et le mascara pour nous balancer du gros son. On s’aventure alors dans un post hardcore qui reste néanmoins influencé par le screamo sauf que côté chant, ça gueule plus comme Neurosis et Cult of Luna que Funeral Diner et Pg. 99. Mais sous la lourdeur et la puissance du post hardcore se cachent souvent de longues influences screamo où l’aspect emo qu’on tente souvent d’assimiler essaie de pointer son nez lors des passages instrumentaux planants. Certes c’est du déjà entendu, surtout en France et ses nombreux groupes emo-screamo, mais chez A.S.T.R.O. ça a le mérite d’être soigné. La voix a tendance à être un peu trop hargneuse pour cette musique assez rapide et ne semble pas toujours suivre le rythme. C’est peut être une impression dû à l’habitude d’entendre ce type de voix sur une musique lente et oppressante. Toutefois pour un premier EP, A.S.T.R.O. s’en sort plutôt bien et démontre une puissance efficace et une forte envie de faire beaucoup de bruit, tout en sachant se calmer et livrer d’agréables moments musicaux.
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Core and Co

Dans la famille 'scène rock/screamo/hardcore' je voudrais le jeune cousin parisien discret et prometteur ». « Ah, bah j'ai! » Ok, intro des plus moisies pour vous parler d'A.S.T.R.O, nan pas le petit robot, l'autre... Le groupe parisien qui nous sort son 1er EP avec ce « Shaped Lines » à l'artwork original et coloré et que j'avais découvert à l'occasion d'un concert il y a quelques temps de cela, quand le groupe n'était pas encore aussi sûr de son fait et affirmé que maintenant.
Dire que le phénomène ENVY a résolument influencé un tas de groupes (au talent fluctant parfois...) est un doux euphémisme; la vague screamo et ses sons clairs, ses arpèges fouillés et ses lignes de chant d'écorchés ont créé des vocations chez beaucoup et A.S.T.R.O est de ceux-là. Mais résumer un groupe à un autre (même s'il apparaît comme une influence évidente) n'est pas dans mes habitudes. Et si le titre qui ouvre cet album m'a laissé à penser que j'avais affaire à un clones des japs, et bien il n'en est rien. Un titre comme 'Betrayer' montre l'étendue du talent de ce groupe: certes des montées avec arpèges mélancoliques mais on a également le droit à du beaucoup plus énervé comme pour 'We'll share our victims' qui tiendrait plus du noise/postH*C qu'autre chose – tout comme le suintant 'Satan' qui me rappelle un excellent groupe français qui est SPINNING HEADS. Autre élément à mettre au crédit d'A.S.T.R.O c'est l'utilisation de la voix: constamment hurlée (dans différens tons) et dépourvue de gémissements insipides comme pouvaient le pratiquer les MIHAI EDRISCH par exemple, merci, donc, de nous épargner cette maladie des groupes estampillés screamo. Le seul petit bémol que j'ai pu faire ressortir de cet EP après quelques écoutes est la répétition d'un schéma dans la structure de certaines chansons, mais là, vraiment je chipote, parce que le reste rattrape aisément cela, et, notamment le talent de compositeur du gratteux qui nous pond tout le long de ces six morceaux des riffs impressionnants. Alors, non, mon mauvais esprit critique ne prendra pas l'ascendant sur le plaisir que j'ai eu à l'écoute de ce « The Shaped Lines » plus que prometteur...
Le titre qui clôt l'album 'Any Youth' est d'une maturité frappante et c'est, finalement, bien à l'image de cet EP - même si celui-ci est bien plus audacieux que les précédents morceaux de par sa fin prolongée. Un dernier mot sur la production qui est très réussie et équilibrée, un coup de chapeau donc à l'équipe de la cité de chenilles qui a enregistré cette galette.
http://www.coreandco.fr

Hardcore Source

Voila un disc que j’attendais assez, ayant suivit ce jeune groupe parisien depuis un petit moment. Les premiers mp3 laissaient présager un hardcore burné assez violent, mais la musique a tournée vers un screamo varié et tout aussi bien fait.
Ce « shapped line » composé de 6 titres pour 30 minutes navigue entre références comme envy et gameness, proposant de nombreux passages tendus et intenses, entrecoupés d’acalmies à base d’arpèges. Rien de bien nouveaux dit comme ça, sauf que le groupe impose sa patte sur de nombreux points, évitant ainsi une musique clichée. Tout d’abord, la voix criée ne tombe jamais dans le gnangnan, mais surtout est assez roque et grave, ce qui va bien avec certains plans carrément plus noisy ( « satan » ) voir post hxc ( le final « any youth » ) ou hxc moderne et ses écoles plus ou moins chaotique ( le début assez lourd et destructuré de « we’ll share our victims » ), et montrent une certaine volonté de ne pas s’enterrer dans un style. Du coup, la musique du groupe ne sonne que rarement screamo pure et dur.
On perçoit donc une certaine maturité sur cet ep, ce qui est étonnant pour un premier essai ( les titres « intro » et « any youth » sont de pures réussites ). Les morceaux sont suffisamment variés et bien construits pour ne pas ennuyer, les différentes influences assez digérées. Le son, enregistré par Seb du LowCost studio, est plutot bon, pas encore totalement pro, mais largement suffisant.
Premier essai réussit donc, et mention spéciale à l’artwork totalement décalé.
www.hardcore-source.com/

Nawak Posse

Une intro qui met dans l'ambiance Screamo/Atmo en un instant, qui envoie tout un pannel de saveurs musicales, qui est parmi celles qu'on n’oublie pas : ASTRO démarre avec quelque chose d'inattaquable, un chef d'oeuvre passant de l'Émo au Screamo; un résultat des plus planants est réunit en 3 minutes avec tellement de passages à entendre, des variations, de légèreté et de lourdeur en même temps.
Bon, il serait totalement idiot de rester accrocher à raconter ce que peut nous livrer la magnifique introduction parce que le reste des morceaux de cet EP, en particulier les premiers sont à couper le souffle, inégalable en volupté : c'est immense, on voyage, on transite entre le paisiblement génial et le déchaînement et le pire c'est que rien n'aurait pu être aussi bien pensé que ce que l'on peut entendre. La note de puissance transpercée par des moments Jazzy à la DYSRHYTHMIA est très franchement bien vu tant l'efficacité portée par ces oppositions de puissance est interprétée avec classe et finesse.
Cette démo se résume donc à un bijoux tant les influences sont variées et bien exploitées : une dissonance domptée qui laisse entendre une inspiration pour CONVERGE, un syncopement des guitares qui rappelle WILL HAVEN, un chant très proche du " chant " d'ISIS.
Cet entrelacement de notes qui coule avec fluidité est une véritable surprise, avec des groupes comme ENVY, DRAFT, ou justement A.S.T.R.O., on comprend que le Screamo commence à drainer un public de plus en plus large, non pas que le style soit de plus en plus accessible, mais de plus en plus de groupes produisent de la qualité, et on peut assurément dire que A.S.T.R.O. deviendra un grand de la scène Screamo.
www.nawakposse.com/

Metalorgie

Un animal mi-tortue mi-dinosaure évoluant dans un décor entre nénuphars gaiement colorés et terrain volcanique, le tout colorié aux feutres (et sans dépasser s'il vous plait), ASTRO introduit dès le visuel une personnalité ambivalente et à vrai dire c'est bien ce que l'on ressent à l'écoute de ces 6 titres entre post-rock et screamo hardcore.
J'en vois déjà qui lève le doigt mais oubliez l'idée d'un City Of Caterpillar ou d'un A Day in Black & White à la française. Les parisiens sont bien plus proprets dans leur approche sans bavure et optent pour le côté limpide d'un post-rock aux mélodies oscillantes et un screamo un tantinet métallisé. Au sujet de ce dernier point il faut préciser que ASTRO ne donne aucun crédit aux vocaux mielleux et plaintif souvent associés au genre, Sébastien éructe sans relâche d'une voix grave, gutturale et abrasive parfois typé crust mais surtout metal. Sur ce point ASTRO a le mérite de jouer l'alternative et le coup aurait été parfait si ce n'étaient les quelques parties trop "grosse voix" un peu poussives et monocordes durant lesquelles la chose devient caricaturale, mais la je chipote. D'autant plus qu'une bonne partie du temps ASTRO s'embarque dans des instrumentaux vierges de chant tantôt lyriques et cristallins (avec 2 guitares amoureuses l'une de l'autre autant que des arpèges), tantôt torturés et chaotiques. Le tout est humblement soutenu par une production sans grand relief mais qui a le mérite de donner du volume et de la contenance.
Utilisant la recette classique des fraises Tagada jetées dans une flaque de boue (comprenez les jolies accalmies mélancoliques dans une vilaine bourrasque chaotique), ces 6 morceaux bien assis et prometteurs font de The Shaped Lines davantage qu'une simple mise en bouche mais une véritable carte de visite.
www.metalorgie.com

Triste Temps

Il est bon, le plus souvent, de ne pas se fier à sa première impression de départ. Peu importe sa nature profonde, celle-ci est souvent trompeuse et peu respectueuse du travail effectué. Il y a quelque temps, rien qu'à la vue du visuel de ce disque, je n'aurais prêté aucune attention à a.s.t.r.o. L'artwork de "the shapes line" ressemble à tout ce que je ne peux pas supporter visuellement. Des couleurs criardes et un style confus, presque enfantin. Evidemment, tout ceci n'est qu'un ressenti personnel et, ne possédant pas la science infuse en la matière, je pense que certains y trouveront sûrement leur compte ! Passons outre ce premier contact quelque peu raté pour nous intéresser au cœur du sujet.
A.s.t.r.o existe depuis 2004 et nous livre ici sa première galette. Un premier essai des plus encourageants au vu de la qualité qui nous est proposé ici. Le groupe navigue dans un style post-hardcore aux fortes influences screamo. On retrouve donc tout ce qui fait la force des groupes évoluant dans un style proche. A.s.t.r.o ne se risque pas à sortir des sentiers battus et après tout, ils le font assez bien. Et malgré ces quelques influences souvent trop marquées, le groupe fait mouche quasiment à chaque fois. Le tout est sûrement dû à une production et une interprétation excellente. Contrairement à leur pochette (c'est bon après je n'en parle plus) ils font preuve d'une grande maturité pour nous pondre 6 titres assez prenants. Passant de riffs lancinants à des explosions de rage percutantes, la musique du combo se révèle des plus vivantes. Et comme il est de coutume avec ce genre de musique, les voix hurlées apportent elles aussi leur lot de fureur.
Evidemment, on pourra reprocher au groupe un certain manque de personnalité, dû notamment à des influences beaucoup trop présentes pour être passées sous silence. Mais quand le tout est bien ficelé comme ici, il serait dommage de bouder son plaisir !
http://tristetemps.chez-alice.fr

Positive Rage

A.S.T.R.O. "the shaped lines" (CDC) : Oh la jolie pochette ! Un dessin d'enfant plus coloré que ceux de la fête des mères ! A l'intérieru, 6 titres de noise screamo plutôt hurlée… Pas vraiment fan du chant mais la musique possède quelques atouts que l'intro laisse bien percevoir.
www.positiverage.com/

The Noise Times

Ah ! Du screamo à la française, ça faisait longtemps ! A.S.T.R.O présente tous les symptômes de cette spécificité nationale : de bien jolies et proprettes mélodies très post-rock, les montées en puissance adéquates et la destruction de tout ça en un foutoir métallique.
Peut être ai-je l’air blasé, mais je ne le suis en fait pas du tout car ce premier E.P. des parisiens nous montre des aspects presque nouveaux pour le genre. Tout d’abord, le côté screamo de leur musique est plus agressif qu’à l’accoutumée, à en devenir parfois carrément punk-hardcore (la fin de Out Of This Judgement), de par notamment une voix gutturale, vraiment intéressante car variante. Souvent grave et profonde, elle ne tombe pas dans une monotonie facile mais se change, nuance son ton tout en restant hurlée.
En revanche, ce qui me dérange, c’est que le mélange des genres ne réussit pas, la sauce ne prend pas et la chanson Betrayer montre bien cela. Les mélodies sont limpides, la batterie incisive, tout ce côté post-rock est très bien fait et les passages « screamesques » sont encore une fois bien menés, très prenants (ceci grâce à des riffs à la guitare tous très bons) mais le lien ne se fait pas. C’est le même groupe, la même chanson mais l’écart est trop grand. La formule est excitante, peut même surprendre mais tout ça n’a pas vraiment l’air prêt.
Un groupe comme BETWEEN THE BURIED AND ME, par exemple et presque dans le même genre (la folie et le côté métal en plus chez les américains) réussit à mixer les styles tout en restant compact, cohérent.
Il y a bien ce dernier titre, Any Youth, qui bien qu’étant le plus long ne fait pas sentir de coupures. Le décollage se déroule cette fois sans encombres, tout y est plus audacieux et c’est bel et bien le titre le plus abouti de cet E.P.
The Shaped Lines est donc un premier effort plein d’imperfections mais aussi porteur d’espoir. L’écoute est agréable mais frustrante pour les raisons évoquées et parce que le schéma est le même sur tous les titres. Je suis intimement persuadé que ce groupe réserve pour le futur de belles choses et il y a d’ailleurs sur leur myspace deux compositions non présentes sur cette galette, Modernism (à écouter vraiment, excellent titre) et To Sail And To Erase qui confirment toutes les attentes sur ce groupe.
http://www.thenoisetimes.net/

Shoot me Again

« Intro »
Ça commence comme un bon titre de ENVY : de belles mélodies, bien ficelées, bien entremêlées, des samples juste comme il faut pour ajouter un petit plus. Un bon départ.
« We'll share our victims »
Puis boum, ça explose, et un gros coup. Violemment. Un gros chant. Puissant, explosif. Un jeux de grattes beaucoup moins mélodique. Cela en devient sombre. Presque crust-hardcore, si ce n'est que certaines ambiances se créent, et que des mélodies s'invitent dans des breaks bien calmes. La tension monte. Une mélodie revient. Et bardaf, ça explose. Sauf que le lien semble mal fait. Comme si le passage entre mélodies et brutalité avait du mal à se faire naturellement. C'est dommage car c'était bien partis.
Malheureusement pour moi, même si tout se présente bien, il y'a un petit quelque chose. Des liens mal gérés entre certains passages. Idem dans « Out Of His Judgement », le schéma se répète. Il me reste un goût de trop peu du coup. De manque de quelque chose. Je sais pas... J'accroche moyennement.
Néanmoins, le travail entre chant très lourd, et jeu puissant, limite brutal avec des breaks mélodiques est une bonne idée. Le tout est qu'avec le temps cela se consolide en mieux. Il reste que ce « the shaped lines », premier 5 titres, est un bon début. Par instant A.S.T.R.O. me fait penser à ENVY , à d'autres à GAMENESS , et par instant à des trucs hardcore punk plus simplement brutal.
Niveau de la pochette chacun en pensera ce qu'il veut... mais je suis pas très fan.
http://www.shootmeagain.com/

Supermarket Riot

"En voilà une jolie pochette !?! Qu’est-ce que c’est ?
- Bah aux dernières nouvelles, c’est un groupe d’emo/screamo... mais, là, j’ai un sérieux doute !
- De quoi ?!?
- De l’emo/screamo ! Du punk/hardcore qui développe une violence extrême, rempli d’émotions à travers des ponts mélodiques à faire pleurer tous les mecs à mèches qui traînent dans les concerts hardcore.
- Euh ok... A mon avis vu la pochette, c’est un disque de pop ou alors un truc rigolo comme Deerhoof.
- A première vue, on dirait plutôt un disque sorti chez Load Records !
- Sorti de quoi ?!?
- Laisse tomber... ça serait trop long à t’expliquer !!
- Bon pour en avoir le cœur net autant l’écouter, non ?" Et elle m’arrache des mains le premier LP de A.S.T.R.O. pour le mettre dans la platine CD.

C’est El Gepeto qui m’a fait découvrir ce groupe via mySpace. A l’écoute des titres disponibles, il s’agissait d’un groupe emo/screamo qui ne me laissa pas indifférent de par sa qualité et son originalité. Le label Cité Des Chenilles confirmait mes suspicions, ce dernier étant axé sur le style en question (le split Brume Retina/Hiro ou encore une très bonne compil’ de groupes d’emo français).
Elle appuie sur la touche lecture. La musique commence. Les riffs se présentent comme une bonne rengaine : efficace, de qualité, mais déjà entendu, voire clichés. Le doute commence alors à se dissiper petit à petit mais le regret du changement apparent de style me forçait à croire qu’il s’agissait bel et bien d’un autre groupe. Les morceaux que j’avais écoutés auparavant étaient remplis de bonnes idées originales et reflétaient une violence sans commune mesure.
Alors qu’elle s’assied sur le canapé derrière moi, je lis sur le disque : "Intro". Bon, ce n’est peut-être pas LE morceau qui me permettra de me faire une idée sur le disque... Tout comme la pochette, ce prélude pourrait être trompeur... Enfin, j’espère.
Le morceau continue et prend une tournure plus post-rock... tout aussi cliché, avec des samples de voix (argh – ça y est, ils sont tombés dans le côté obscur) mais les riffs proposent des trucs très intéressants et le mélange entre l’emo et le post-rock est bien vu.
"C’est pas du Deerhoof ça", me dit-elle avec une petite moue qui donne un côté mignon à son joli minois. Sa remarque est confirmée par le deuxième morceau, qui commence comme un bon vieux titre de feu PG.99 avec quelque chose d’insensé, une folie cachée, peu évidente lors des premières secondes. Après le passage instrumental qui tempère la frénésie du début, on se rend compte que le chanteur a plus les gimmicks d’un chanteur de grind, avec des intonations à la Neurosis ou encore Cult Of Luna, que ceux d’un groupe de screamo conventionnel. J’adhère complètement – et me rend enfin à l’évidence – le groupe parisien/lillois est resté lui-même.
Plus les morceaux défilent, plus les clichés s’amoncellent et plus elle détourne son attention de la musique. Moi, je reste captivé par tant de créativité dans le déjà-entendu – trop de fois – et je ne peux que soutenir la démarche : ça respire l’envie de casser les barricades qu’ont imposées les autres groupes français du genre (Belle Epoque et Daïtro en tête de liste) et, ce, de manière spontanée.
Lorsque je tourne la tête et je la vois lire son Technikart (certainement un sujet du genre "comment être un bon fluokid" ou "comment ne pas passer pour un ringard au Paris-Paris"). Je lance innocemment un "c’est pas trop mal" tout en retournant la tête. Elle pose délicatement son magazine derrière elle et reprend le boîtier du disque entre ses mains, l’air de rien. Les passages mélodiques coupent les passages plus violents, je souris, les riffs se répètent, je balance légèrement la tête d’avant en arrière, la batterie envoie sec, je tape du pied, et je finis par ce constat : ce groupe a du potentiel, avec un peu de travail et d’acharnement, ils pourront vite devenir des incontournables de la scène.
En fait, la musique d’A.S.T.R.O. est un peu à l’image de l’idée du design du disque, trompeuse, aux premières notes je m’attendais au pire et j’ai été gentiment surpris.
Elle, toujours assise sur le canapé, raidie par ce qu’elle vient d’entendre, regarde la pochette du disque. "C’est si mignon", dit-elle à propos du dessin, "si coloré. Bah, il n’y a que la pochette qui me plait, à moi !"
http://www.supermarketriot.com/